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NÀWÁO & Musée National du Mali (Bamako, Mali), National Museum  (Accra, Ghana), Musée d'Art Africain (Dakar, Senegal), Centre d'art contemporain Fri-Art (Fribourg, Suisse), Forum d'art contemporain (Luxembourg), les Ateliers d'Artistes de la Ville  et MAC de Marseille, France, Kunst-Werke Berlin e.V. Institute for Contemporary art (Berlin, Allemagne) présentent

Broken Memory

une exposition d’art contemporain, inauguration prévue en 2006

« L’histoire et la spoliation des biens culturels à travers les œuvres d’artistes contemporains »

LE PROJET

Le projet BROKEN MEMORY est né de la coopération d’acteurs de la scène culturelle, scientifique et artistique. L’exposition BROKEN MEMORY est au cœur de ce projet qui fera dialoguer 20 artistes contemporains originaires des cinq continents autour du thème – souvent polémique - de la spoliation des biens culturels.
Les créations inédites porteront un éclairage original sur le vol des reliques, les prises des guerres notamment coloniales, les pillages contemporains et autres trophées. Il s’agit d’objets relevant du patrimoine des sociétés dont ils sont issus. Les oeuvres feront écho à l’absence d’objets dérobés au cours d’un épisode marqué par un rapport de force. Le vide provoqué par leur disparition est le fil rouge de cette exposition
L’exposition sera inaugurée en Afrique en septembre 2007 au Musée National du Mali dont le directeur, Samuel Sidibe est aussi co-commissaire pour l’Afrique. De là, l'exposition se rendra en novembre 2007 à Accra (Ghana) au NATIONAL MUSEUM et après au MUSÉE D'ART AFRICAIN DAKAR, Senegal en janvier 2008.
En Europe, BROKEN MEMORY sera accueillie en Suisse en avril/juin 2008 par le CENTRE D'ART CONTEMPORAIN FRI-ART dont la directrice Sarah Zürcher participe, en étroite collaboration avec Simon NJAMI (Directeur de la biennale de Bamako et spécialiste de l'art contemporain africain), à l'élaboration du projet depuis sa genèse. En décembre 2008, l'exposition ira aux KUNST-WERKE BERLIN à Berlin en Allemagne puis au FORUM D'ART CONTEMPORAIN à Luxembourg en juin/septembre 2008, puis à aux ATELIERS D'ARTISTES DE LA VILLE DE MARSEILLE (France) en septembre/novembre  2008.
L’exposition sera accompagnée de nombreuses activités et d’un programme scientifique. Un groupe de réflexion, d’ateliers, un colloque, des activités pédagogiques, etc. seront organisés à chaque étape de la tournée de l’exposition.
Depuis avril 2004, un groupe de réflexion a été mis en place avec des partenaires locaux et des enquêtes portant sur une série d’objets emblématiques sont en cours.

LE CONCEPT

« La dernière fois que je t’ai écrit à propos de l’Afrique/ J’ai utilisé un parchemin/ Il y avait de nombreux espaces blancs dans la lettre.../ Je peux désormais remplir certains de ces espaces parce que.../ J’ai vieilli ».
El Anatsui


L’artiste ghanéen El Anatsui nous parle de la complexité du réel, d’une histoire à formuler, d’une actualité trouble que seules la mémoire et du recul vont permettre d’appréhender. Et s’il est vrai que la mémoire est un des éléments constitutifs des identités individuelles ou collectives comment imaginer une survie lorsqu’on est frappé d’amnésie ?
Mémoire et culture ne font qu’un : les ruines sur lesquelles nous bâtissons notre présent et projetons notre avenir sont composées des cendres d’un passé que nous n’avons pas vécu. La réalité de ce passé est à dénicher dans quelques traces, certains objets, des vestiges. Ces traces ont de la force. Du fait de leur capacité d’évocation, elles peuvent servir de relais à la mémoire défaillante. Or, à l’instar de la lettre de El Anatsui, la mémoire est parsemée de blancs.
Les initiateurs du projet « Broken Memory » proposent alors à vingt-cinq artistes contemporains originaires d’Afrique, d’Amérique Latine, d’Asie et d’Europe de soupeser à leur manière diverses problématiques liées à ces objets dérobés, aux vides générés ou à la mémoire à recouvrer. Des regards qui passent comme autant de tentatives de recréer les chaînons manquants de la mémoire défaillante. L’idée est que l’exposition reconstitue une mémoire qui, pour ne pas être identique à la mémoire lésée, n’en sera pas moins opérante puisqu’elle la réactualisera à sa mesure.
La métaphore la plus accomplie de ce processus de re-création est l’art. Accepter le regard de l’autre, sur soi, « rêver dans le rêve des autres » comme le disait Yves Klein, est l’une des prérogatives de l’art contemporain. La création dessinerait ici les contours d’un monde, dans le lequel les carences résultant de la spoliation, ne révèlerait pas un abandon, mais la découverte et l’exposition mutuelles de tous ses mondes.
Nous avons trop la capacité de croire que nous nous rencontrons, pourtant nous ne vivons pas toujours au même moment avec les autres. Mais les artistes y parviennent peut-être, cherchant inlassablement à restituer cette distance, ces décalages entre leur personne et les autres. Ainsi, l’art contemporain, avec sa mémoire souple, ses tâtonnements, sa tentative permanente d’écrire au fil des jours d’autres histoires en renouvelant les langages, apparaît comme le lieu privilégié de cette quête.
Le propos est clair. Il s’agit de proposer une mémoire de substitution que pourront se réapproprier ceux dont la culture fit l’objet d’une tentative d’éradication (Comme le colonialisme, le génocide juif, les exodes forcés, etc.).
Mêmes plusieurs générations après les faits, il s’avère toujours nécessaire d’opérer un travail sur la mémoire du contexte historique de la collecte de l’objet, de sa transmission et des effets actuels de celle-ci. Les liens qui relient le passé et le présent, sont multiples, ambiguës et profonds.
Les espaces laissés vacants dans la mémoire des sociétés colonisées de part le monde ne se rempliront jamais. Ou du moins, n’assisterons-nous pas à l’éternel retour du même, car ce même, nous en avons conscience, n’existe déjà plus. Néanmoins, il est de notre devoir d’essayer. C’est à cet exercice que sont aussi conviés les artistes de « Broken Memory ». Car tous poursuivent un même but : travailler selon leur histoire et leur sensibilité à l’élaboration d’une mémoire collective qui transformera les mémoires brisées de ce 21e siècle balbutiant en une mémoire kaléidoscopique enfin partagée.

ARTISTES (liste provisoire, env. 20 artistes)

Alvim Fernando (Angola), Art Orienté Objet (France), Barrada Yto (Maroc), Bidjocka Bili (Cameroun), Büchel Christoph (Suisse), David Hammons (USA), Fleury Jean-Damien (Suisse), Fred Wilson (USA), Jane Alexandre (South Africa)
Junqueira Paula
(Brésil), Konaté Abdulaye (Mali), Koo Jeong-a (Corée du Sud)
Lisl Pongl
(Austria), Meshac Gaba (Bénin), Motti Gianni (Suisse), Omer Fast (Israel), Sachs Hinrich, (Germany), Santiango Rodriguez Olazabal (Cuba)
Sarkis (France), Sedira Zineb (Algérie), Shonibare Yinka (UK), Sophie Calle (France), Superflex (Danemark), Tan Fiona (NL), Yung Yeon-Doo, (Corée du Sud), Zoulikha Bouabdellah (France-Algérie)

LES ACTIVITÉS AUTOUR DE L'EXPOSITION

Afin d’éviter que cette exposition ne se limite pas à un simple événement et de manière à pérenniser le projet, nous prévoyons de mettre en place des activités durables en collaboration avec les partenaires locaux.
Des ateliers, des séminaires et des conférences seront organisés en concertation avec les universités, les écoles d’art et les écoles du patrimoine. La réflexion, qui sera diffusée à un large public, portera globalement sur les rapports entre art et histoire. Un travail à la fois théorique et pratique est en cours dans les universités (Voir ci-dessous).

Ateliers
Divers ateliers sont prévus sur les thèmes suivants :
« Histoire et art » en présence des artistes,
« Exposer l’histoire » avec des spécialistes des musées et des historiens,
« Objets, Histoire et Documentation » avec des archivistes.

Conférences
Certaines personnalités issues des sciences humaines, de la littérature ou de l’art participeront aux conférences. La question du rapport au passé, le débat de la réparation, la polémique de la restitution et le rapport entre art et politique seront les axes majeurs qui seront abordés au cours de ces rencontres.

Visites guidées
Des visites seront proposées et organisées en direction des publics scolaires et étudiants.

Relations publiques
Il est important
que le débat autour de “Broken Memory" soit relayé dans les médias : émissions à la radio et à la télévision, articles dans les journaux et débats publics seront organisés à cette fin. Des journalistes seront conviés à l’inauguration de l’exposition en Afrique.
Un catalogue tri-lingue ( anglais, français, allemand) est en préparation. Il tiendra compte des résulats du programme de recherche.
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Réseau
Le réseau constitué par les activités en amont et au cours de la tournée de l’exposition doit se maintenir au-delà de l’exposition. Des discussions à ces sujet sont en cours avec les institutions concernées (notamment les musées, les universités et les organisations internationales).

LE PROGRAMME DE RECHERCHE

Le programme de recherche repose sur une série d’enquêtes. Nous avons repéré plusieurs objets dont le contexte de collecte et/ou l’ « actualité » (liés par exemple à un mouvement de demande de restitution) nous a paru pertinent. Le résultat de ces recherches, complété de contributions écrites qui porteront sur une variété de cas relevant d’autres époques et d’autres régions (appel à contribution en préparation), permettra d’étoffer le catalogue de l’exposition dont l’inauguration est prévue à la fin de l’année 2006.
Les enquêtes s’attacheront à décrire, d’une part, le contexte de la collecte et, d’autre part, à exposer les implications contemporaines de l’absence de ces objets dans les régions où ils ont été collectés. On s’intéressera tout particulièrement aux récits oraux d’aujourd’hui qui portent mémoire de situations coloniales. Un laboratoire de l’école des hautes études en sciences sociales, le GTMS (dirigé par Alban BENSA) à Paris est l’organisateur de ce programme.

L’atelier-séminaire international

Le programme scientifique est suivi par un groupe de recherche composé de chercheurs, d’écrivains et d’artistes. Plusieurs rencontres seront organisées soit à Paris dans le cadre de l’atelier-séminaire, soit à l’occasion de rencontres organisées chez les institutions partenaires. Ces rencontres permettront de rendre compte de l’avancement des enquêtes et de poser les cadres du débat.

Serie de conferences à l’université de Zürich (CH)
NAWAO PRODUCTION en collaboration avec l’Université de Zürich à mis en place une série de conférences avec les intervenants suivants :
Dr. Bernard Müller : «The role of objects in the construction of history»
Dr. Adepeju Layiwola : «Edo Art: Memory and Reinvention»
Prof. Ciiraj Rassool : «The Politics of Memory Work in South Africa»
Prof. Jakob Tanner : «Minima moralia der Restitution»
Prof. Wole Soyinka :«Forget the Past. Forfeit the Future»
Prof. Dan Diner : «Über Geschichte und Eigentum»

Projet de recherche documentaire sur les objets
Une base de données sur les butins de guerre permettra de dresser un état des lieux de toutes les sources écrites et iconographiques concernant ces objets. Cette base sera consultable dans l’exposition et sera également mise en ligne sur l’internet. Elle fera également l’objet d’une publication.

Publications
Publication des actes des ateliers, Publication d’un ouvrage, Publication d’articles, Participation au catalogue.

Les enquêtes en cours
Au Nigeria, Peju Layiwola (chercheuseau département des Beaux-Arts à l'université de Lagos au Nigeria) recueille actuellement des récits relatant la mise à sac puis le pillage en 1897 par l'armée Britannique de la ville de Benin (capitale du royaume Edo au Nigeria actuel). Ces événements engendrèrent l'éparpillement dans le monde de 900 « plaques en bronze » qui décoraient les portails et colonnes de la ville.
Au Mali, Issiaka Bagayadogo (Anthropologue), en collaboration avec l' Institut des Sciences Humaines (ISH), poursuit un projet entamé il y a déjà plusieurs années en collaboration avec feu Jean Bazin. Cette enquête porte sur un objet de culte Boli volé par Marcel Griaule en 1933 se trouvant aujourd'hui dans les réserves du musée du quai Branly et sur les conséquences politiques locales de cette disparition qui amena à réinventer leurs pratiques rituelles.
Au Burkina Faso, l'équipe de Jean-Baptiste Kiéthéga, archéologue à l'université de Ouagadougou (Burkina Faso) enquête sur les massives prises d'armes opérées par les forces coloniales françaises dans le pays Bwa (région de Bobo-Dioulasso) au cours des révoltes qui secouèrent la région entre 1913-1916.
David Coplan (anthropologue à l' université de Witwatersrand, Afrique du Sud) mène des recherches sur le pillage de la mission de Beersheba par un groupe de Boers en 1858.
Tandis que Jinkook Chung, du « groupe des peuples sans histoire » (université de Yeungnam, Corée du sud) nous emmène sur l'île de Kang-Hwa où se trouvait le temple qui abritait les tablettes décrivant les rites royaux de la dynastie Yi et que pillèrent les marins de la marine française avant de bombarder les lieux en 1866.
Patrick Prado réalise une enquête sur les frises du Parthénon d'Athènes (Grèce) dits « marbres d'Elgin » dont une grande partie se trouve au British Museum (Londres).
Jacomijn Snoep mène une réflexion sur la place du butin de guerre dans l'histoire des collections en Europe.
Thierry Bonnot poursuit ses enquêtes portant sur les restes et les cendres de personnalités réclamés par ceux qui s'en considèrent comme les héritiers légitimes et notamment sur le débat qui entoure le transfert au Panthéon les cendres de George Sand, la demande de restitution des restes d'Ernesto Che Guevara que le parlement Argentin vient de réclamer officiellement au gouvernement cubain.

Avec la participation de :
Soyinka Wole (prof.), Ecrivain, Nobel laureate 1986 (Nigeria), Snoep Nanette Jacomijn, Muséologue, Paris, (France), Sanquer Gwenola, Conteuse, Paris (France), Prado Patrick (prof.), Anthropologue, Ecoles des Hautes Etudes Sciences Sociales, Paris (France), Plankensteiner Barbara (Dr.), Commissaire d’exposition, Ethnographic Museum Vienna (Autriche), Mecili François, Cinéaste, Paris (France), Layiwola Peju (Dr.), Historienne d’art, Department of Creative Arts, Lagos (Nigeria), Krüger Gesine (prof.), Historienne, Université de Zurich, (Switzerland), Kiethega Jean-Baptiste (prof.) Historien et archéologue, Université de Ouagadougou, (Burkina Faso)Jinkook Chung (prof.), Artiste et historien d’art, Yeungnam University (Corée du sud), Fleury Jean-Damien, Artiste, Fribourg (Suisse), Coplan David (prof.), Anthropologue, University of Witwatersrand (Afrique du sud), Clifford James (prof.), Anthropologue, University of California, Santa-Cruz (USA), Bonnot Thierry (Dr.), Anthropologue, Ecoles des Hautes Etudes Sciences Sociales, Paris (France), Amouro Camille, Directeur de la médiathèque des diasporas, Cotonou (Bénin), Alemdjrodo Kangni (Dr), Ecrivain, Bordeaux (France) and Lomé (Togo)

ORGANISATION

Coordination générale
NAWAO Production Zürich, Accra, Niggi Popp, Zürich, Suisse et
Christoph Ludszuweit, Berlin, Allemagne
Joe Nkrumah, Accra, Ghana

Commissaires
Sarah Zürcher, Fribourg, Suisse, Simon Njami, Paris, France, Commissaires Des musees , Samuel Sidibe, Mali, Enrico Lunghi, Luxembourg, Anselm Franke, Allemagne, Thierry Ollat , France

Partenaire locale
Musée National du Mali, Bamako, National Museum, Accra, Ghana, Musée d'Art Africain Dakar, Senegal, Forum D´Art Contemporain, Luxembourg, Ateliers D´Artistes del la Ville de Marseille, France, Centre d’art contemporain Fri-Art, Fribourg, Suisse
Kunst-Werke Berlin e.V. Institute for Contemporary art, Allemagne

CALENDRIER

1_ SEPTEMBRE – 21. OCTOBRE 2007, MUSÉE NATIONAL DU MALI, BAMAKO, MALI

6. NOVEMBRE – 16. DECEMBRE 2007, NATIONAL MUSEUM, ACCRA, GHANA

18. JANVIER – 17. FEVRIER 2008, MUSÉE D'ART AFRICAIN DAKAR, SENEGAL

4. AVRIL –1. JUIN 2008, CENTRE D'ART CONTEMPORAIN  FRI-ART, FRIBOURG, SUISSE

3. JUIN – 7. SEPTEMBRE 2008,
FORUM D'ART CONTEMPORAIN, LUXEMBOURG

26. SEPTEMBRE – 23. NOVEMBRE 2008, LES ATELIERS D'ARTISTES DE LA VILLE DE MARSEILLE, FRANCE

2. DÉCEMBRE – 15. FÉVRIER 2009, KUNST-WERKE BERLIN, BERLIN, ALLEMAGNE

2009, CORÉE (EN COURS D'ÉVALUATION)
 
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